Bitcoin est à la fois une monnaie, un actif et un réseau.
Quelles différences y a t-il entre les monnaies actuelles et Bitcoin ?
Quelles sont les conséquences et enjeux ?
Chaque point est détaillé dans les parties ci-dessous.
BITCOIN, QU’EST CE QUE C’EST ?
Bitcoin a été créé en 2008 lors de la crise économique par un certain Satoshi Nakamoto. Le protocole est expliqué dans le livre blanc (White Paper) publié par Satoshi lui même. La première transaction a été réalisé le 12/01/2009.
Bitcoin a été créé dans le but d’être le premier système de paiement digital de personne à personne, sans autorité centrale. Il ne dépend d’aucun gouvernement, banque ou quelconque organisme. C’est un réseau entièrement décentralisé, tout comme l’est internet.
Mais avant de développer ce que représente Bitcoin, comprenons et intéressons-nous au système monétaire et systèmes de paiements actuels pour en comprendre l’intérêt.
COMMENT FONCTIONNENT LES MONNAIES FIDUCIAIRES & SCRIPTURALES ?
La monnaie fiduciaire est émise par les banques centrales, il s’agit de la monnaie palpable, billets de banque et pièces de monnaie.
La monnaie scripturale, correspond à ce que vous voyez apparaitre sur votre compte bancaire, cette monnaie n’existe que sous forme d’écriture comptable. Elle est émise uniquement par les banques commerciale (ex : BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale etc.), et se créée sous forme de dette, à partir de « rien ». L’argent que nous voyons sur nos comptes bancaires existe car des individus ont « contractés » des crédits.
Elle est associée aux paiements par cartes bancaires, chèques, virements et prélèvements.
EXEMPLE
Lorsque vous allez voir votre Banque pour emprunter 100 000 € pour l’achat de votre résidence principale, la banque ne vous prête pas généreusement 100 000 €, elle va créer ces 100 000 €. La dette est ensuite « nulle » dès lors que le crédit est soldé. Bien entendu, vous rembourserez 100 000 € + les intérêts.
Mais quel est le problème, me direz vous ?
La monnaie scripturale, issue de la dette, correspond à plus de 90% de la masse monétaire en circulation, la monnaie fiduciaire ne représente plus qu’une part infime de cette masse monétaire.
Aujourd’hui, ce sont les Banques commerciales qui ont le monopole de à la création monétaire, en ayant la capacité « presque » infinie à créer de la dette.
Rappelons qu’une Banque commerciale est une entreprise susceptible de croitre ou de faire faillite un jour ou l’autre.
Les Banques centrales, elles, gèrent l’impression de la monnaie.
Une quantité monétaire importante est créée lors de crises économiques afin de répondre aux besoin du moment. A court terme la dette des Etats augmente mais à long terme, la quantité de monnaie en constante augmentation, dévalue la monnaie, on parle alors d’inflation.
A noter que l’inflation n’est pas uniquement due à une éventuelle dévaluation monétaire, elle peut être due à d’autres facteurs, comme l’augmentation de la demande par rapport à une offre proposée, les prix augmentent alors (ce qui n’a pas de lien direct avec la monnaie).
Cependant la perte de valeur d’une monnaie entraine une perte du pouvoir d’achat des individus et les risques « d’hyperinflation » augmentent.
En cas de force majeure, de crise majeure, l’Etat peut théoriquement ponctionner une partie de l’épargne des épargnants.
Ce scénario n’est pas le premier envisageable, mais sachant que les dettes ne font que croître, ce risque existe. Favorisant des crises de confiances entre les individus et le système bancaire et financier.
Moins il y a de confiance, plus le « BankRun« , est redouté par les banques :
Phénomène lorsqu’un grand nombre de personnes dans la peur de perdre leur argent, décident de se ruer vers les distributeurs de billets dans le but de retirer leurs fonds.
Sachant que la monnaie fiduciaire ne correspond même pas à 10% de la masse monétaire, il n’y a tout simplement pas assez de liquidités par rapport à la masse monétaire globale.
Ce scénario reste « peu probable » mais il existe.
Aujourd’hui, la dette, l’impression de monnaie, dépend de décisions humaines : politiques et/ou économiques. L’histoire nous enseigne, que cette décision « nécéssaire » à un instant T a toujours été prise lors des crises et nous le constatons de nouveau en 2020 avec la crise du COVID-19.
Aucun être humain ne peut décider de créer du Bitcoin d’un coup de baguette magique. Son émission est contrôlée dans le temps et une puissance de calcul informatique est nécessaire à son émission. Sa création dépend donc d’un facteur « Temps » et d’un facteur « Energie ». Sa production a donc un coût.
Vous voulez créer du Bitcoin ? Vous allez devoir vous investir dans du matériel informatique très coûteux pour pouvoir en produire tout en sachant que la production de celui-ci ne sera pas infinie (détails dans la partie II – Bitcoin & Blockchain, caractéristiques). C’est la différence avec les monnaies traditionnelles, dîtes sans limite. Bitcoin est limité, tout comme l’OR.
COMMENT SE PROTÉGER DE L’INFLATION ?
Beaucoup d’investisseurs se tournent comme toujours, vers les métaux précieux, comme l’OR ou l’Argent.
Ces ressources étant limitées, elles sont quantifiables, ce qui leur attribue une certaine valeur.
A ce jour, l’OR est l’actif ayant la plus grosse capitalisation au monde, soit plus de 11 000 milliards de dollars (maj mai 2021).
Ce n’est en rien comparable à une monnaie fiduciaire qui ne repose que sur la confiance d’un système.
C’est là que Bitcoin intervient comme ses ancêtres que sont l’OR ou l’Argent.
Tout comme il y a une quantité limitée d’Or, il y a une quantité limitée de Bitcoins, ce qui lui vaut le surnom de « Digital Gold » ou « OR numérique ».
D’autant plus, qu’au delà du fait d’être limité en terme de quantité, Bitcoin est très facilement échangeable, transférable contrairement à l’OR, il remplie donc également la fonction de monnaie.
BITCOIN, DE L’OR NUMÉRIQUE
Le nombre de Bitcoin est limité à 21 millions d’unités par son protocole mathématique, sachant que : 1 unité de Bitcoin est divisible jusqu’à 8 décimales : 0.00000001 BTC. La plus petite unité s’appelle le « Satoshi ».
PETITE ANALOGIE
Vous décidez d’acheter de l’OR en 2020*.
Lingot (1 KG) ≈ 50 000 €*, rien ne vous empêche d’acheter 100 grammes d’Or (once d’Or) soit 0,1 KG pour 5 000 €.
Vos fragments d’OR sont des « grammes ».
Vous décidez d’acheter du Bitcoin en avril 2020*.
1 BTC ≈ 6500 € *, rien ne vous empêche d’acheter 0.1 BTC pour 650 €.
Vos fragments de Bitcoin sont des « Satoshis« .
Pour en revenir à l’Or, on estime son extraction à environ 170 000 tonnes à ce jour, et les estimations restantes à extraire avoisine les 50 000 tonnes. Plus le temps passe, moins il restera d’Or à extraire. *
Personne ne peut inventer de l’OR et personne ne peut inventer de Bitcoin. L’émission des nouveaux Bitcoin est limitée et contrôlée dans le temps grâce aux algorithmes qui le composent.
Plus le temps passe, moins il restera de Bitcoins à miner et plus les calculs mathématiques seront complexes pour miner les Bitcoins restants.
Sa production est calibrée dans le temps pour augmenter sa valeur et sa rareté, restant à l’épreuve de l’inflation.
Il faut comprendre que trouver de l’OR ou du Pétrole est aujourd’hui bien plus difficile et coûteux que ça ne l’était par le passé, les réserves restantes étant limitées. La difficulté concernant le minage de nouveaux Bitcoins, se traduit dans la complexité des calculs mathématiques à résolver.
Satoshi Nakamoto a bâti le protocole Bitcoin sur le même schéma : la rareté. De façon à contrer l’inflation et la dévaluation des monnaies fiduciaires.
Bitcoin ne repose pas sur la confiance comme le système actuel, Bitcoin repose sur les mathématiques et personne ne peut les contester.
BITCOIN EST UNE CRYPTOMONNAIE
Dans le système actuel, lorsque vous payez quelque chose à l’aide de votre carte bancaire, 4 acteurs entrent en jeu.
Vous, le commerçant, le réseau de paiement (votre carte bancaire comme Visa, Mastercard ou American Express) et la banque.
La société de réseau de paiement va interroger le solde de votre compte, votre banque va accepter ou non la transaction, puis le réseau de paiement en faisant l’intermédiaire, va prendre une commission fixe et variable au commerçant qui encaisse le montant.
Avec Bitcoin il n’y a que 2 acteurs, vous et le commerçant.
Il n’y a plus d’intermédiaire, tout se passe entre vous et le commerçant de façon automatique et sécurisée grâce à la blockchain.
Avec Bitcoin, c’est la personne qui envoie directement les fonds au commerçant sans intermédiaire.
Lors d’une transaction, « des frais de transaction » vont être déduis à l’envoyeur de façon automatique (quelques centimes) afin de rémunérer les mineurs, qui valideront la transaction de façon automatique et sécurisée sur le réseau (blockchain).
Lorsque vous faites une transaction, elle apparait aussitôt sur le réseau (Blockchain) et des calculs mathématiques vont la certifier. Il n’y a pas d’intermédiaire, pas de frontière, il n’y a que des mathématiques.
Avec Bitcoin il n’est plus question de « billets de banque », de « carte bancaire » ou de virement « bancaire », il est question d’une transaction entre 2 individus, fonctionnant grâce à un réseau décentralisé nommé « Blockchain ».
COMMENT FONCTIONNE BITCOIN ?
BLOCKCHAIN
La Blockchain (ou chaîne de blocs) est la technologie sur laquelle repose Bitcoin.
Bitcoin est « la pièce de monnaie » et la Blockchain est « l’architecture » lui permettant de fonctionner.
Cette architecture certifie, sécurise et répertorie l’ensemble des transactions sur tout le réseau, grâce à la cryptographie.
Elle se présente sous la forme d’un grand livre de comptes répertoriant toutes les transactions, que tout le monde peut consulter. (blockchain.info)
La Blockchain est composée de « blocs » et ce sont dans ces blocs que les transactions sont répertoriées. Ce processus est possible grâce aux mineurs*.
DÉCENTRALISATION
Le réseau ne dépend d’aucune entité, tout le monde peut y prendre part en échange de la puissance de calcul du matériel informatique approprié.
Une personne décidant de participer au réseau va à l’aide de ce materiel, devenir un mineur en résolvant de puissants calculs mathématiques afin de miner des blocs de la Blockchain. Ce processus permet de créer les nouveaux Bitcoins et de sécuriser les transactions sur le réseau.
Toutes les 10 minutes, 1 nouveau Bloc de la chaîne est miné.
1 Bloc miné = de nouveaux Bitcoin créés
1 Bloc miné = Répertoire d’un nombre de transactions effectuées.
1 Bloc miné = Consultable et transparent pour quiconque.
Le mineur se rémunère avec une partie des nouveaux Bitcoins émis ainsi qu’avec les frais de chaque transaction.
Il revend une partie de ses Bitcoins aux places de marchés, ce qui lui permet d’alimenter son système de production.
Les mineurs étant répartis très largement géographiquement, il n’y a donc pas de serveur central. Cela rend la compromission du réseau infiniment complexe. Il faut comprendre que plus il y a de mineurs, plus la plus la puissance de calcule augmente, plus le réseau est sécurisé.
« Le White Paper de Bitcoin rédigé par Satoshi Nakamoto est l’une des oeuvres majeures de ces 20 dernières années dans les sciences informatiques, cela a des impacts bien au-delà de la cryptomonnaie, des impacts sur la confiance, l’identité, c’est une continuation de la décentralisation. On a vu la décentralisation avec Internet… «
Jack Dorsey, CEO Twitter & Square
Tous les détails et caractéristiques de la Blockchain seront abordés à la page suivant.
BITCOIN N’A PAS DE FRONTIÈRE
Toutes les systèmes de paiements ont une frontière, Bitcoin n’en n’a pas. Pour le plus grand bonheur de nos amis Américains, le Dollars US reste la monnaie de référence à l’international notamment pour le commerce de matières premières comme le pétrole.
Les réseaux de paiements spécialisés dans le transfert d’argent à l’international, notamment pour les particuliers (Western Union) sont couteux et lents.
Bitcoin se moque des frontières, des Pays, de la classe sociale des gens.
Que vous envoyez du Bitcoin à votre voisin car vous lui achetez sa voiture ou que vous transféreriez du Bitcoin à votre fils faisant ses études en Australie, le processus est le même, le coût est le même, le rapidité est la même.
Dans les pays en voie de développement, de nombreuses personnes n’ont pas de compte bancaire, certaines n’ont même pas de papiers et sont condamnés à ce statut en raison du système dans lequel ils sont nés. En revanche, une simple carte prépayée donnant accès à internet leur permet de se « bancariser » grâce au Bitcoin.
N’importe qui peut l’utiliser, que vous soyez pauvre ou riche, l’impact est énorme.
COMPRENDRE CE DANS QUOI ON INVESTI AVANT D’INVESTIR
Je ne suis pas en train de vous dire que sa valeur n’a aucune importance mais le problème actuel est que beaucoup de gens investissent dans des choses qu’ils ne comprennent pas. L’aspect « spéculatif » ou « bouche à oreille » l’emporte souvent sur la raison. Il faut garder à l’esprit que « le temps récompense toujours les patients et puni les impatients ».
L’objectif de ce site est de permettre à quiconque d’y voir plus clair et de comprendre quels sont les enjeux et le fonctionnement du Bitcoin, au-delà de sa valeur sur le marché.
N’investissez jamais dans quelque chose que vous ne comprenez pas, si cela vous intéresse, informez-vous, faites la thèse et l’antithèse et ensuite, prenez votre décision.
Bitcoin fait appel à la responsabilité individuelle dans sa manière de fonctionner : s’informer et comprendre ce qu’est Bitcoin, c’est être responsable.
Beaucoup voit le Bitcoin comme une « simple » action Boursière que vous allez pouvoir trader pour faire une plu value. C’est vrai, en apparence uniquement. Dans le fond Bitcoin n’a rien à voir avec une action Boursière.
Quand vous achetez des actions, vous devenez actionnaire de l’entreprise en question. Au-delà de la potentielle croissance de la valeur de l’action, vous toucherez des dividendes de l’entreprise en cas de résultats positifs de celle-ci, vous êtes donc « rémunéré ».
Bitcoin n’est pas une entreprise et ne vous promet aucune rémunération, lorsque vous achetez du Bitcoin, vous en détenez, mais vous n’intégrez en rien une entreprise et vous ne bénéficierez d’aucune rémunération.
Vous achetez 1 Bitcoin au même titre que vous achèteriez 1 lingot d’OR, sauf que Bitcoin lui peut remplir le rôle de monnaie simultanément.
BITCOIN EST ENCORE EN VOIE EXPERIMENTALE
En 10 ans Bitcoin a fait beaucoup de chemin mais il lui en reste encore d’avantage à faire. Beaucoup de gens aujourd’hui ont déjà entendu « parler » de Bitcoin (sans forcément s’intéresser au sujet).
Cependant, personne n’avait entendu parler de Bitcoin il y a 10 ans. En 10 ans une communauté s’est formée et de nombreuses autres cryptomonnaies ont vu le jour. Il y a fort à parier que dans 10 ans les choses seront bien différentes encore.
Si on voulait philosopher un peu sur ces 10 dernières années, on pourrait dire que le meilleur moment pour s’intéresser à Bitcoin et d’en acquérir était il y a 10 ans, mais que le 2eme meilleur moment, c’est aujourd’hui.
« Toute vérité franchit trois étapes.
Arthur Shopenhauer
D’abord elle est ridiculisée.
Ensuite, elle subit une forte opposition.
Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. »
LES ENJEUX
Beaucoup d’entre nous ont la chance de vivre dans un pays développé, notamment comme la France. Nous bénéficions d’un système bancaire fonctionnel et fiable. Les problèmes de fond ne nous paraissent pas toujours évident et/ou ne nous concernent pas directement.
Les enjeux de Bitcoin sont pourtant multiples :
– en terme de décentralisation pour supprimer les problèmes de confiance dans les systèmes existants
– en terme d’inflation avec sa quantité limité et son émission contrôlée
– en terme d’accessibilité, ouvert à quiconque disposant d’une grâce d’une simple connexion internet.
En 2018, la Banque Mondiale déclarait qu’ 1,7 milliard d’être humains * n’avaient toujours pas accès à un compte bancaire, notamment dans les pays en voie de développement.
En revanche, l’accès au téléphone portable avec une connexion internet grandit partout dans le monde, y compris dans les pays en voie de développement. Ce qui rend Bitcoin accessible partout, peu importe votre identité, nationalité, que vous soyez aisé ou non.
Satoshi Nakamoto n’a pas « simplement » créé une monnaie, il a regardé comment le système fonctionnait/disfonctionnait et y a trouvé des solutions.
The Cryptography mailing list, » Bitcoin P2P e-cash paper » – Satoshi Nakamoto
White Paper of Bitcoin – Satoshi Nakamoto
Qu’est ce que la monnaie fiduciaire ? – droits-finances.com
Qu’est ce que la monnaie scripturale ? – droits-finances.com
L’inflation – lafinancepourtous.com
Bank Run – lecho.be
Quantité d’Or – Orphysique.fr
Août 1971: La fin de la convertibilité du dollars en Or – gold.fr
Classement des actifs dans le monde par capitalisation – 8marketcap.com
Mineur : individu sécurisant les transactions et le réseau sur la blockchain grâce à la puissance de calcul d’un matériel informatique approprié. (II – Bitcoin & Blockchain, caractéristiques) pour plus de détails
Près de 4 adultes sur 10 dans le monde ne possèdent pas de compte bancaire – Le Figaro
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